mardi 26 novembre 2013

Londres par hasard de Eva Rice




Londres par hasard
De Eva Rice
Roman
488 pages, 22€
Éditions Baker Street, 17 octobre 2013

Tara, adolescente un peu rebelle dont l'enfance a été assombrie par la mort tragique de sa mère, vit avec père vicaire et ses sept frères et sœurs dans un presbytère de Cornouailles. Quand, lors d'un mariage, elle est remarquée par un producteur de disques pour sa belle voix, sa vie tranquille de jeune provinciale va basculer. Bientôt, accompagnée de sa sœur Lucy - ravissante jeune femme qui brise tous les cœurs mais qui ne rêve que de vieilles pierres -, elle partira pour Londres où elle enregistrera un disque et connaîtra le succès artistique, en même temps que ses premiers amours avec un photographe de mode. Les deux filles seront plongées dans le bouillonnement culturel du Londres des << Swinging sixties ››. Lucy va même se rapprocher d'un certain chanteur et joueur d'harmonica qui deviendra par la suite l'une des plus grandes icônes de l'histoire du Rock.

Dans ce roman << vintage ››, où les éléments de fiction et de la réalité se croisent et s'entremêlent, l'auteur dresse un tableau saisissant et nostalgique de cette époque, nous immergeant dans l'ambiance survoltée qui accompagnait les débuts des Beatles et des Stones, quand Londres était la capitale de la musique et de la mode. Une foule de personnages singuliers se dresse autour de Tara et de sa sœur, et les intrigues et imbroglios amoureux et familiaux se multiplient. Tara va triompher de bien de mésaventures dans ce roman initiatique plein d'espièglerie et d'humour, teintée de cette petite musique très personnelle qui donne tout son charme aux romans - So British - d'Eva Rice.

Je ne vais pas vous résumer comme je le fais d’habitude le début de l’intrigue, car la 4e de couverture dévoile ce qu’il est nécessaire de savoir sur ce livre.

Dans "Londres par hasard", je ne peux pas dire qu’il y ait vraiment d’intrigue à part celle dévoilée dans le résumé, c’est plus un roman d’apprentissage autour des 2 héroïnes du roman, je dis deux, car, même si c’est Tara le personnage central, Lucy sa sœur, a autant de place qu’elle dans le livre, on les voit évoluer toutes deux, différemment, mais ensemble.

En début de livre nous faisons la connaissance de Tara, alors âgée de 9 ans, chanter et galoper lui permettent d’oublier un instant la perte de sa mère et lui donne l’impression d’être quelque chose de plus que « la sœur de Lucy ».
Sa sœur aînée, Lucy, 14 ans, est une belle jeune fille qui attire l’attention sur elle, tous les garçons du village en sont fous, mais Lucy est bien moins figurante qu’on ne pourrait le penser. Elle est passionnée par les vieilles demeures anglaises.

Autour d’elles gravitent une galerie de nombreux personnages : leur père, le vicaire, qui aime ses enfants, mais qui a un peu perdu la façon de le montrer depuis le décès de son épouse, leurs frères et sœurs, leur tante Mary, cuisinière pour de riches familles et grâce à qui Tara va rencontrer un homme qui plus tard changera complètement sa vie, son premier amour d’enfant, Inigo Wallace, un guitariste de 8 ans son aîné, Lady W.D. et sa fille Matilda les riches propriétaires du Manoir de Trellanack , Raoul le mari de Lucy, puis en seconde partie du roman, quand Tara débarque à Londres on rencontre Billy, l’homme qui a remarqué son talent, producteur de disques, Clover, Digby, les personnages fictifs côtoient les personnages réels, Johnnie Ray, Nathalie Wood, Marina Hamilton, un certain Brian Jones, ami de Keith (Richards) et Mick (Jagger) …le début des Rolling Stones.

Si je m’attarde autant à vous citer les protagonistes du roman, c’est parce que ce livre est vraiment basé sur les personnages et sur l’ambiance So British.

L’auteure a réalisé un gros travail sur ses protagonistes, tous sont bien construits, ancrés dans la réalité, elle s’attache à nous dépeindre leurs défauts, leurs qualités aussi, mais un peu moins, elle nous montre leurs faiblesses, leurs peurs, leurs doutes, elle en fait des personnages très réels et attachants.
Ils interagissent beaucoup entre eux, ils se passent énormément de choses en peu de temps.

L’autre point fort du roman c’est l’ambiance qui s’en dégage
Eva Rice grâce à ses nombreuses descriptions nous fait replonger dans l’Angleterre des années 60.
Dans la première partie, elle nous détaille Les Cornouailles, les mœurs de l’époque, la vie dans un village typiquement anglais. J’ai eu l’impression d’habiter le vieux presbytère, de déambuler dans les vieilles demeures victoriennes. 
Dans la 2e partie du roman, on est plongé dans l’effervescence de Londres en plein développement, les démolitions des anciennes bâtisses (ce qui n’est pas du goût de Lucy) pour en faire le Londres que l’on connaît aujourd’hui.

Ce qui m’a plu aussi dans ce roman c’est les contrastes que l’auteure nous montre. 
Lucy, belle, en avance sur son temps dans la façon de se comporter, un peu fofolle, qui n’a l’air de penser qu’à s’amuser aux pubs, mais qui n’a qu’un but dans la vie : sauver les vieux bâtiments de leur démolition.
Le contraste fort entre leur village natal, Trellanack, village perdu, proche de Truro, et celui de Londres.
Le contraste entre la gaieté qui semble régner dans ce Londres des sixties et la déchéance morale  voire physique qu’elle suscite chez certains des personnages.

couverture VO
J’ai aussi beaucoup aimé suivre la progression des personnages, Tara qui deviendra Cherry Merrywell (son nom de scène), on la voit évoluer de l’adolescence avec son lot d’insouciance à l’âge adulte. Lucy qui cherche sa voie et son bonheur.

L'histoire est racontée du point de vue de Tara, c'est la narratrice.
La plume de l’auteur est jolie, de la romance, de l’humour, des références culturelles et historiques.
Il y a à mon goût un peu trop de descriptions même si j’accorde qu’elles sont importantes, j’aime les descriptions, mais avec modération, or ici, rien ne nous est épargné.

C’est un livre qui se lit rapidement, malgré son nombre de pages et ses caractères très petits, il y a tellement de rebondissements, de personnes et lieux à découvrir que nous sommes emportés dans le tourbillon du livre. L’histoire en elle-même se déroule sur 10 ans, mais l’intrigue principale, l’arrivée et le départ de Tara et Lucy de Londres se passent très vite.

Le titre est parfaitement choisi, les rencontres que l’on fait par hasard peuvent marquer et changer radicalement une vie comme c’est le cas dans le roman.

Je ne peux pas dire que j’ai aimé ce livre, j’ai même été un peu déçue, j’en attendais peut-être de trop, j’y ai trouvé quelques longueurs, Tara m’a moins convaincue que Lucy mais cela reste une lecture agréable, pas prise de tête, légère et « musicale ».
Je l’aurais peut-être davantage apprécié si j’avais lu le premier tome (même s‘ils peuvent se lire indépendamment) «  L‘amour comme par hasard » apparemment on y retrouve certains protagonistes.

Tome 1 L'amour comme par hasard
 Des moments que j’ai adoré, d’autres qui m’ont ennuyé, un bilan en demi-teinte.


Un livre qui plaira à ceux qui aiment qu’un roman se base surtout sur ses protagonistes, à ceux qui voudraient retrouver cette atmosphère propre à l’Angleterre des années 60.

Eva Rice à droite (source Fan page Facebook)

Elle est née dans une famille d’amateurs de musique.

Son premièr livre "A Guide to the Characters of Enid Blyton" a été publié en 1997.

"L'amour comme par hasard", grand best-seller en Angleterre, vendu à plus de 220 000 exemplaires, a été finaliste des British Awards de 2006. Eva Rice vit à Londres. (source Babelio)



1 commentaire:

Un petit commentaire fait toujours plaisir ♥ Merci 😊

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